Du 1 au 6 avril 2012, cinq Caciques de la nation Tupinamba du Sud de Bahia (Brésil) se sont rendus à Brasilia pour être entendus par le gouvernement au
sujet de la démarcation de leur territoire traditionnel
Suite aux dernières violences dont la communauté tupinamba de Olivença a été victime le mois dernier ( voir l'article ci-dessous), 5 caciques Tupinambas ont pu à se
rendre à Brasilia (Capitale administrative du Brésil), pour rencontrer les autorités gouvernementales et dénoncer la situation extrèmement tendus dans laquelle l'immobilisme gouvernemental les
laisse, au sujet de la démarcation de leur territoires.
Bien que leur territoire ait été déclaré "Territoire Traditionnel" depuis 2009, aucune démarcation effective n'a été faite, tandis que les tensions entre
propriétaires terriens, police fédérale (qui appuie les propriétaires influents au mépris de la loi) et indigènes n'ont fait qu'augmenter dramatiquement.
le compte rendu de ce voyage
par Nadia Akaua Tupinamba (Mouvement Idigène de Bahia)
et Ramon Ytajiba Tupinamba ( Cacique de la communauté Tukum)
"Du 2 au 6 avril 2012, 5 caciques (Ramon Ytajibà, Crispiniano Pacheco, Maria Valdelice, Gildo Amaral et Valdenilson Oliveirase) se sont
rendus à Brasilia, pour participer à une réunion en présence de
Marcio Meira : Président de la FUNAI, Livio Oliveira : Procureur fédéral, Flavio Caetano du Ministère de la Justice
(Secrétaire de la réforme judiciaire), Teresinha Gasparin Maglia : représentante nationale de la politique indigéniste du secrétariat général de la présidence, Paulo maldos et Thiago
Garcia du secrétariat général de la présidence également, ainsi que les députés fédéraux : Jeans Wyllys (PSOL), Amauri Teixeira (PT-BA), Roberto de Lucena (PV- SP), Valmir Assunção
(PT- BA),
pour discuter des mesures en cours au ministère de la justice, en attendant l’avis du Ministre Jose Eduardo Cardoso, concernant les
démarcations de la terre indigène Tupinamba de Olivença.
Cette terre englobe les trois villes d’Ilheus, Una et Buerarema (Bahia) pour une surface de 47 370 Ha, et sa délimitation a été
officiellement publiée dans le journal de l’Uniao, en aout 2009, ce qui engendra depuis des comportements menaçants de la part des « propriétaires » terriens envers la population
indigène.
L’occupation de cette terre par les Tupinambas remonte à l’époque de la « découverte » du Brésil, alors que ce peuple
souffrait de graves persécutions de la part du Gouverneur Mem de Sà, notamment lors du Massacre du fleuve Cururupê ou Bataille des Nageurs.
Actuellement la population Tupinamba de Olivença compte près de 12 mille personnes, réparties en 23 communautés et 12 terres
« reprises », pratiquant une agriculture familiale de manioc, ananas, légumes divers, courges, maïs, haricots, noix de coco, et de petit élevage (porcs, poules, canards). Leurs moyens
de subsistance principaux étant l’agriculture, la pêche traditionnelle et l’artisanat.
Dans ces conditions, il est vital de procéder à la démarcation du territoire Tupinamba de façon urgente, afin que se maintiennent les
traditions, en toute dignité, sur cette terre qui est un droit garantie par la constitution fédérale de la façon suivante :
« Sont reconnus aux indiens leur organisation sociale, leurs coutumes, leurs langues, leurs croyances et traditions, ainsi que
leurs droits originels sur les terres qu’ils occupent traditionnellement, et dont le travail de démarcation, la protection et la garantie du respect de tous leurs biens, revient à
l’Uniao. »
Un immense merci aux personnes
qui ont participé financièrement à leur voyage
et à l'association ICRA International
( Commission Internationale pour les Droits des Peuples
Indigènes)
qui relaye ces informations dans son journal IKEWAN (n.84)